Sermon sur Les Migrants – Ki Tavo 5.9.15
En présentant leur offrande à Jérusalem, nos ancêtres prononçaient cette prière : “Enfant d’Aram, Mon père était un migrant araméen, il descendit en Egypte, y vécut étranger” (Deut. 26.5).
Le migrant se dit en hébreu: אבד qui vient de la racine signifiant: se perdre, être perdu. Le migrant est celui qui est perdu et qui cherche un refuge.
Comme un sondage rapide dans notre communauté le montre, nous sommes tous des migrants à une, deux ou trois générations près.
Au-delà de notre communauté, on peut constater que, lorsque les noms des victimes genevoises de l’Escalade sont lus, certains sont à consonance “étrangère”.
En remontant dans l’histoire, nous sommes donc tous des migrants !
Mon père a quitté la Hongrie en quête d’une vie meilleure, comme mes grands parents maternels, avec leurs huit enfants, ont migré de Hongrie en France (suite à l’antisémitisme virulent en Hongrie de l’époque en route vers l’Argentine qu’ils n’atteindront jamais, faute de moyens financiers). A cette époque, il y avait une extrême droite très virulente et l’économie n’était pas florissante (Hyperinflation de la République de Weimar en 1923, Krach boursier de 1929). Ils ne furent ni accueillis, ni refoulés. Ils furent des sans papiers avant d’obtenir un titre de séjour. La deuxième génération, après la guerre de 39-45, est devenue française. Et nous voici aujourd’hui, citoyens helvétiques !
En ce qui concerne les migrants d’aujourd’hui, que pouvons-nous faire en tant que communauté juive, nous qui, pour la plupart, sommes des enfants ou petits enfants de migrants ?
Une seule réponse possible : aider à bon escient et se solidariser avec les actions qui sont menées par des associations qui maîtrisent ce sujet. C’est ce que nous, communautés juives, devraient faire.
rabbi François Garaï