Sermon de Yom Kippour
Sermon de rabbi François
Yom Kippour 5779, 2018 1
Hillel, un des plus grands maîtres de notre Tradition, disait (Avot 1:14) אִם איֵן אנֲיִ ליִ, מיִ ליִ. וּכשְׁאֶנֲיִ לעְצְַמיִ, מהָ אנֲיִ. ואְִם ל ֹ א עכַשְׁיָו, איֵמתָיָ:
Si je ne me soucie pas de moi, qui se souciera de moi? Et si je me soucie de moi, que suis-je? Et si ce n’est pas maintenant, quand cela sera-t-il?
La première partie de cet adage אִם איֵן אנֲיִ ליִ, מיִ ליִ Si je ne me soucie pas de moi, qui se souciera de moi s’applique à nous aujourd’hui où il nous demandé de nous soucier de nous.
Quant à la deuxième partie, וכ שא נ י לעצמ י מה א נ י , elle peut être traduite ainsi: Et si JE me soucie de moi, qu’est donc ce JE? On peut alors mettre la phrase de Hillel en regard avec cette interjection d’Arthur Rimbaud: Car Je est un Autre (Lettre à Paul Demeny: Lettre du Voyant, 15 mai 1871). Alors מָה אנֲ יִ devient: qu’est donc cet Autre qui est en moi?
Cette question résonne singulièrement en ce jour de Yom Kippour à propos duquel il est dit dans la Torah: ו י ענ יתם את נפש ות יכם vous répondrez intensément à votre âme (Lev 16:31, 23:27), l’âme qui pourrait être cet AUTRE auquel fait allusion Rimbaud.
Comment le percevoir ?
Écoutons à nouveau Rimbaud qui explique à sa façon la différence entre les objets inanimés et nous.
Il dit: Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa faute.. alors qu’à l’éclosion de ma pensée : je la regarde, je l’écoute : je lance un coup d’archet : la symphonie fait son remuement dans les profondeurs. (Idem)
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