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Sermon de Yom Kippour – 5780

Sermon du rabbin F. Garaï – Yom Kippour 5780

Cette journée de Yom Kippour nous invite à marquer une pause. Et nous en avons besoin car, pendant toute l’année, nous sommes soumis à un flux constant d’images, de discours et d’écrits. Même les ressentis de certains nous sont transmis par de multiples réseaux. Nous voici ballotés par les émotions des autres et les nôtres propres.

Cette emprise des émotions fut particulièrement évidente autour d’un homme en état de vie végétative: Vincent Lambert, victime d’un accident de la route en septembre 2008. Sa fin de vie fut un cauchemar pour tous, pour ceux qui voulaient le voir vivre, comme pour ceux qui acceptaient qu’il puisse mourir. Jean Léonetti, auteur de la loi française sur la fin de vie, a fait remarquer: Aujourd’hui… (la) médecine (est) tellement performante qu’elle peut maintenir en vie de manière presque quasiment indéfinie des corps dans lesquels il n’y a plus de pensée, plus de conscience, plus de relation avec l’autre (Le Monde 12 juillet 2019). Il aura fallu près de 11 années de recours aux tribunaux français, européens et onusiens, 11 années de questionnements, de souffrances et de déchirements familiaux, pour que le jeudi 11 juillet dernier, le corps de Vincent Lambert cesse de “vivre”, si l’on peut dire. Son cas rappelle celui de l’ancien premier ministre israélien: Ariel Sharon qui, entré dans le coma en 2006, a été maintenu artificiellement en vie pendant 8 ans.

Tous les cas de maintien en vie sont des cas limites et aucun n’est semblable à un autre. Nous qui sommes en vie ici et maintenant, nous pouvons nous demander quelle serait notre attitude lorsque les médecins constateraient l’absence de pensée chez l’un des nôtres, devenu un corps sans âme, en totale dépendance.

Le judaïsme a-t-il quelque chose à dire sur le maintien en vie et notre Tradition peut-elle nous éclairer?

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