Sermon de Yom Kippour 5778
Sermon du Rabbin François Garaï – Yom Kippour 5778
Notre époque est traversée par des poussées de religiosité. Etourdis par le mouvement incessant de notre monde, le présent qui fuit et l’incertitude devant l’avenir, certains sont en recherche de spiritualité. Alors posons-nous la question de savoir si la spiritualité est une affaire juive.
En hébreu moderne, pour décrire la vie spirituelle, on dit: ‘hayé penimiyim c’est-à-dire: la vie intérieure ou ‘hayé hanéfèch / la vie de l’âme Pourtant, le terme en hébreu qui définit la spiritualité est rou’haniyout. On ne le trouve ni dans la Bible, ni dans le Talmud, ni dans les Midrachim. Dans la Torah, à aucun moment il ne nous est demandé de tendre vers la spiritualité. Par contre, il nous est demandé d’approcher la sainteté, la pureté, la vérité, d’accomplir des actes de ‘héssèd / de bienveillance, de michpat / de justice et de tzedaka / d’équité (Maïmonide, Guide III 54 p 635). Mais la spiritualité n’est jamais mentionnée.
Rou’haniyout / spiritualité apparaît il y a environ 10 Siècles. Et, lorsqu’on parle de spiritualité juive, on fait généralement référence à la Cabbale, considérée comme un corpus ésotérique dans lequel le sens caché des choses est révélé à ses seuls adeptes.