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Jérusalem, centre de tout ?

Article paru dans la Tribune de Genève du 16 décembre 2017

Jérusalem, centre de tout ? par le Rabbin François Garaï

En déclarant Jérusalem, capitale d’Israël, le Président Donald Trump a exécuté une décision du Sénat américain datant de 1995. Il rejoint son prédécesseur, Barack Obama qui, en 2008 lors de sa visite en Israël, a déclaré que Jérusalem était la capitale d’Israël sans que cela suscite de réaction. Fondamentalement, pour les Juifs et l’immense majorité d’Israéliens, la déclaration du président Donald Trump ne change rien. Il en va de même pour les fidèles juifs dans le monde qui, depuis 25 siècles lorsqu’ils prient, se tournent vers Jérusalem.

Entre 1948 et 1967, la Cisjordanie et la partie Est de Jérusalem furent annexées par le Jordanie. Les Juifs en furent expulsés et il leur fut interdit de pénétrer dans la vieille ville de Jérusalem comme dans tout le territoire jordanien. Lorsqu’après les accords d’Oslo en 1993 l’Autorité palestinienne fut installée, le souverain jordanien, Gardien des lieux saints, ne lui transféra pas cette charge. Pourtant cela aurait attesté de la relation entre l’Autorité palestinienne et Jérusalem.

L’État d’Israël a acquis son droit à l’existence comme tous les Etats contemporains. Il a recueilli des millions de réfugiés, y compris ceux des pays arabes. C’est à Jérusalem que les différentes institutions de l’Etat ont été installées et personne n’y a trouvé à redire. Hier comme aujourd’hui, lorsque des présidents et des ministres se rendent en Israël, ils rencontrent leurs homologues israéliens à Jérusalem. Là aussi, les déclarations du président Donald Trump ne changeront rien.

Ceci étant, son action va-t-elle dans le sens de la paix ? Tel sera le cas si de nouveaux développements ont lieu en faveur d’un règlement de paix et d’un partage équitable entre Israéliens et Palestiniens. Refuser cette éventualité c’est se condamner à la rage et au désespoir. Tel est l’écueil que doivent éviter Palestiniens et Israéliens. Et nous qui vivons hors de cet espace, notre devoir est de ne pas attiser certaines braises.

La Bible invite à une réunion pacifiée entre les peuples d’Assyrie et d’Egypte d’une part et le peuple d’Israël d’autre part (Isaïe 19 :23-24). C’est dans cette direction que nous devrions œuvrer. Le négationnisme et la cécité historique énoncés par des Cassandres ne mènent nulle part. Il faudrait qu’ils s’ouvrent à l’espérance et à l’écoute de l’autre tel qu’il se présente et non tel qu’ils voudraient qu’il soit.

Actuellement, certains pays arabes délaissent peu à peu leur rhétorique belliqueuse. Ils apporteront peut-être une proposition nouvelle. Ce sera alors l’aube d’une ère que j’attends avec impatience.