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Des Mets aux Mots

Texte de l’élève rabbin Mathias Elasri  – Des Mets aux Mots

Tous les ans, pendant les fêtes de Pessah, nous nous livrons à un rite étrange qui consiste à manger de petites quantités d’aliments en lien avec une histoire que l’on lit : La Haggadah de Pessah. A chaque étape de l’histoire nous nous arrêtons et nous mangeons de toutes petites quantités d’aliments choisis pour leur saveur. Il ne s’agit pas ici de commencer le repas mais de faire entrer dans sa bouche le taam du récit (à la fois la saveur et le sens en hébreu) Sensible et symbolique, mots et mets tissent alors ensemble la scène du récit : celle de la sortie des Hébreux d’Egypte.

Raconter est un commandement, une mitzva.

Dans les textes juifs, on ne compte plus les injonctions à raconter. Depuis la prière Shéma Israël[1] où il nous est enjoint de « raconter à nos enfants » ou de se souvenir de ce qui advint à ses ancêtres et de le raconter au cours d’une cérémonie « à haute voix devant l’Eternel »[2]. Raconter l’Histoire collective comme un acte de libération.

C’est le plus grand des commandements du Seder de Pessah, nous racontons à nos enfants qu’il y a longtemps, en terre d’Egypte, nos ancêtres étaient des esclaves, que l’Eternel entendit leurs plaintes et les fit sortir de la maison d’esclavage.

Le premier enjeu de la Haggadah de Pessah est bien la transmission d’une histoire collective à travers le temps. Nous disons ainsi « Nous étions esclaves en terre d’Egypte ». Ce « nous » nous fait témoins de la scène et la puissance du Seder va jusqu’à nous faire goûter les larmes des hébreux alors esclaves ou encore l’amertume de l’esclavage. Pour lire la suite, cliquez ICI

[1] Deutéronome VI ; 7

[2] Deutéronome XXVI ; 5